21h11


Chaque heure qui passe renouvelle le visage de votre absence: à chaque page une nouvelle couleur d'yeux, de cheveux, à chaque ligne un air différent, des traits mouvant selon l'âge que vous avez à l'heure où je vous regarde attendre le front posé contre votre fenêtre.
Seule une chose reste inchangée: votre voix. Je la reconnais derrière le silence des mots que je lis sur vos lèvres gercées d'où s'échappent vos postillons, votre souffle malade s'écrasant contre la vitre vous séparant du monde visible et audible, celui dans lequel je vous attends vainement. Alors du bout du doigt, quelque peu résigné, vous tracez dans la buée une phrase à mon adresse... mais celle-ci disparait avant même que je puisse en déchiffrer le premier mot.

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