4h12

Je ne suis jamais seul : il y a toujours votre ombre, il y a pire : le bruit des six litres de sang que j'entends passer d'un membre à l'autre, d'un organe à l'autre, enfin mes cris. Il y a toujours ces crépitements et ce qui fuse dedans ; je repense à ce que j'osais vous dire : il y a bien trop de vous, en vous – et je ne parlais que de moi : au-dedans il y a bien trop de mon sang.
J'entends le vent dehors, je m'imagine assez de force pour me lever, ouvrir la fenêtre. Je sentirais les rafales m'atteindre et faire se balancer les nerfs – déjà je les vois pendre. Je suis trop fatigué pour qu'un mouvement advienne, j'ai des heures et des heures altérant chaque tendon – toutes ces nuits manquées s'agrègent et forment un corps, ce n'est ni le mien ni le vôtre.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire